Le point sur les études épidémiologiques | Une consommation moderée protège
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Effets sur les autres sites cardiovasculaires | Bière et diabète
Consommation moderée et insuffisance cardiaque


Le point sur les études épidémiologiques : une consommation modérée d'alcool est associée à une moindre mortalité coronarienne et totale


Il existe un lien inverse établi entre coronaropathie et consommation de boissons alcoolisées prises en quantité modérée.
Actuellement, aucune étude ne met véritablement en évidence in vivo de valeur protectrice supérieure d'une boisson alcoolisée consommée modérément par rapport à une autre.

Saint-Léger, dans les résultats d'une étude de cohorte issue de 18 pays (1), a révélé une relation inverse entre la prise de boissons alcoolisées consommées en quantité modérée et la mortalité cardiovasculaire. Ces données ont ensuite été illustrées par de nombreux travaux reposant sur des études d'observation, des études cas-témoins et des études prospectives de suivi de cohortes.

Cinq études d'observation menées entre 1969 et 1992 ont été rapportées par Renaud (2) (Brummer 1969, St Leger 1979, La Porte 1980, Hegsted 1988, Renaud 1992) et confirment cette relation négative entre alcool et incidence des maladies cardiovasculaires.

Une étude prospective sur 1 500 italiens a montré que les sujets ayant une consommation régulière bénéficient d'une espérance de vie prolongée de deux ans par rapport aux abstinents et aux gros buveurs (15).

La fréquence des maladies coronariennes varie selon le niveau de consommation d'alcool : les consommateurs de petites quantités de boissons alcoolisées ont un risque inférieur à celui des abstinents (dix études cas témoins sur onze). Aucune étude n'a mis en évidence de risque supérieur chez les consommateurs modérés par rapport aux abstinents et aux consommateurs excessifs.

Seize études de cohorte montrent que le risque de maladies coronariennes est plus bas pour les consommateurs de faibles quantités d'alcool par rapport aux abstinents. La mortalité, quelle qu'en soit la cause, les décès par coronaropathies et l'incidence des pathologies coronariennes sont supérieurs chez les abstinents à ceux des consommateurs modérés, après contrôle des autres facteurs de risque cardiovasculaire.

Certains auteurs ont soulevé la question des sujets abstinents, suggérant que la modeste augmentation de la morbidité et de la mortalité cardiovasculaire de cet échantillon était le fait du recrutement de sujets anciens consommateurs devenus secondairement abstinents. A cette critique, l'étude de Rimm et coll. (3) a montré que, lors du suivi de 51 520 hommes sains pendant deux ans, 350 événements coronariens sont survenus. La consommation modérée reste liée à un risque plus faible d'infarctus du myocarde mortel, d'infarctus non mortel, de pontage ou d'angioplastie après exclusion des non consommateurs habituels et des sujets ayant une pathologie liée aux coronaropathies (diabète, HTA notamment) et qui pourraient avoir réduit leur consommation.

L'étude réalisée par THUN a porté sur 490 000 hommes et femmes âgés de 30 à 104 ans et est parue dans le NEW ENGLAND JOURNAL OF MEDICINE de 1997.
Cette étude analyse les relations entre consommation d'alcool (bière et vin) et mortalité globale.
Chez les hommes et les femmes buvant au moins 1 verre de boisson alcoolisée par jour en comparaison aux non-buveurs, le taux de mortalité par maladies cardiovasculaires est réduit de 30 à 40 %. Une protection cardiovasculaire apparaît dès le premier verre. Elle est encore plus marquée chez la femme. Le risque relatif chez l'homme est de 0,7 et chez la femme de 0,6, pour ceux qui boivent au moins 1 verre de boisson par jour par rapport aux non-buveurs. La plus forte réduction en termes de risque absolu et de risque relatif sur la mortalité cardiovasculaire est observée chez les sujets qui ont des facteurs de risque : lésion coronarienne, antécédents d'accident vasculaire cérébral, ou autres facteurs de risque cardiovasculaire.
Ce sous-groupe constitue environ 1/3 de la population de l'étude, mais contribue pour les 3/4 aux décès par maladies cardiovasculaires.
Dans cette population américaine, la première cause de mortalité est cardiovasculaire (35 % des décès chez les hommes et 37 % chez les femmes). Ce pourcentage diminue lorsque la consommation de boissons alcoolisées augmente.

Les auteurs observent également une diminution de la mortalité totale. Pour eux, environ 20 % de la réduction du taux de la mortalité de toutes causes chez des buveurs réguliers est attribuable à la réduction de la mortalité cardiovasculaire (9).

Une étude publiée dans la revue JAMA confirme le bénéfice d'une consommation modérée et régulière chez les patients à haut risque que sont les diabétiques. 983 sujets atteints d'un diabète non insulino-dépendant, aussi appelé diabète de la maturité, et âgés de 68 ans en moyenne ont été suivis pendant 12 ans. Chez ces sujets, on retrouve une relation inverse entre alcool et mortalité d'origine coronaire, relation qui persiste lorsque l'on prend en compte tous les facteurs susceptibles de biaiser les résultats (13).

L'ensemble de ces travaux épidémiologiques permet actuellement de reconnaître à la consommation modérée d'alcool un rôle protecteur sur l'incidence des maladies coronariennes.

La réduction du risque d'infarctus du myocarde par une consommation modérée d'alcool est de 35 % chez les médecins américains (6).

Ces mêmes études définissent la modération comme un apport de moins de 30 à 40 grammes d'alcool pur par jour (4) soit environ un litre de bière de consommation courante, de préférence au cours des repas, ce qui représente un à deux verres standards par repas. Un verre standard apporte en moyenne 10 grammes d'alcool pur (250 ml pour la bière). Cette quantité correspond également aux limites à ne pas dépasser pour éviter des lésions hépatiques.

Une méta-analyse confirme la dose-seuil à ne pas dépasser : 4 verres par jour. Boire quotidiennement de une à quatre unités d'alcool diminue le risque d'infarctus du myocarde. A partir de 5 verres, le bénéfice disparaît. L'impact favorable de l'alcool sur le risque coronarien est retrouvé quel que soit le type de boisson : il est comparable qu'il s'agisse de vin, de bière ou de spiritueux (14).

Une autre méta-analyse fixe un seuil de protection cardiovasculaire plus élevé. Des études sont donc encore nécessaires afin de déterminer, en fonction de paramètres individuels, les doses d'alcool à ne pas dépasser... (16)

Il semble en effet que l'on n'observe aucune modification des paramètres hépatiques lorsque la consommation de boissons alcoolisées est inférieure à 2 verres par jour (10). Certains auteurs sont même plus précis et estiment à 30 g d'alcool par jour, la valeur en deçà de laquelle le risque de cirrhose est quasi nul (11).

Il existe un bénéfice entre consommation d'alcool et mortalité globale uniquement pour des quantités modérées d'alcool.

Poikolainen K. (7) a réalisé une méta-analyse montrant que cette relation suit une courbe en L : les abstinents ont une mortalité un peu supérieure à celle des consommateurs modérés, les consommateurs abusifs au-delà des recommandations de la modération ont une mortalité supérieure à celle des abstinents et des consommateurs modérés.

Si les consommateurs excessifs ne sont pas pris en compte, la courbe est plutôt une courbe en U. La plus faible mortalité des consommateurs modérés est principalement due à une réduction des décès d'origine coronarienne.

Une grande étude prospective américaine, la Physicians' Health Study, illustre l'importance de la notion de modération. Si des sujets faibles consommateurs de boissons alcoolisées augmentent leur consommation, leur risque cardiovasculaire diminue. En revanche, chez les buveurs modérés, une augmentation des quantités d'alcool ne s'accompagne pas du même bénéfice. Il existe donc un seuil au-delà duquel l'alcool n'a plus aucun effet protecteur et bien sûr, en cas d'excès, apparaissent toutes les complications liées à l'abus d'alcool et à l'alcoolisme (17).

L'American Cancer Society confirme que le risque de décès le plus faible est observé chez les consommateurs d'un verre par jour (8).

Quel que soit le type de boisson alcoolisée, dans une étude prospective centrée sur l'athérosclérose et ses risques (étude de BRUNECK), les consommateurs modérés de 20 à 50 g par jour, ont une protection par rapport aux abstinents et aux consommateurs supérieurs, et ce quelque soit le type de boisson (12).

Au-delà de ces consommations, l'effet protecteur de l'éthanol s'annihile et apparaît au contraire une élévation importante de la mortalité totale, des mortalités par cancer (notamment des voies aéro-digestives supérieures), par cirrhose, par accident ou par maladie cérébro-vasculaire (5).

Références bibliographiques

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19. Autres références :
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Pour être protectrice la consommation doit être modérée et régulière


Les études concordent sur les quantités d'alcool nécessaires pour avoir une meilleure protection cardiovasculaire. Deux à quatre verres par jour semblent une quantité optimale pour offrir la meilleure protection cardiovasculaire (1).

Une étude très récente menée chez 490 000 personnes (4) confirme la protection cardiovasculaire liée à la consommation régulière d'alcool. Pour les auteurs, cette protection cardiovasculaire apparaît dès le premier verre d'alcool, et est encore persistante au-delà de 6 verres par jour. L'effet optimal est, là aussi, observé entre 2 et 4 verres par jour, surtout chez les personnes à risque cardiovasculaire. Au-delà de 4 verres par jour, les effets négatifs de la consommation excessive de l'alcool contrebalance le bénéfice d'une consommation modérée.

Dans une étude cas témoins concernant un faible échantillon de population, une faible consommation d'alcool est un prédicteur d'une moindre mortalité cardiovasculaire. Une consommation inférieure à 12.5 g/jour n'est pas protectrice (5).

Une étude a été menée chez 11 511 australiens âgés de 35 à 69 ans. Les hommes et femmes qui consomment un à deux verres d'alcool, 5 à 6 jours par semaine, ont une réduction du risque coronarien par rapport aux abstinents. La notion de consommation régulière et modérée est majeure dans cette étude par rapport à la quantité absolue de consommation (9).

Le mode de consommation de l'alcool en quantité régulière mais modérée est confirmé. Dans une étude menée en Suède, les auteurs ont observé une réduction de la survenue d'infarctus du myocarde de l'ordre de 40 % chez les buveurs modérés mais réguliers par rapport aux non-buveurs ainsi que chez les femmes.

Le fait de boire de manière occasionnelle n'entraîne aucune protection cardiovasculaire par rapport à une consommation même en plus grande quantité mais de manière régulière (2).

Des chercheurs britanniques ont confirmé que la protection coronaire est indépendante du type de boissons mais dépend du mode de consommation : seuls les buveurs réguliers sont protégés. L'étude a porté sur 7 735 hommes âgés de 40 à 59 ans suivis pendant plus de 15 ans.

Dans une population anglaise (10 802 hommes et femmes du Royaume-Uni âgés de 16 à 79 ans et suivis pendant 13 ans), les auteurs n'observent pas d'effet protecteur de la consommation d'alcool. Ceci peut s'expliquer par le type de consommation anglo-saxon avec une concentration sur les jours de fin de semaine de la consommation de boissons alcoolisées. Celle-ci n'est donc pas régulière, ni modérée ces jours-là (6).

La même notion est retrouvée dans une étude récente (3) réalisée en Finlande chez 1 924 sujets parmi lesquels l'incidence de la mortalité est deux fois moindre chez les buveurs d'alcool réguliers par rapport aux buveurs du week-end.

Des données issues d'Europe de l'Est montrent que la consommation excessive épisodique a, au contraire, un effet délétère sur l'appareil cardiovasculaire (7).

Rappelons qu'il est toujours préférable de boire pendant les repas qu'en dehors, comme le montre une étude sur plus de 15 000 sujets, hommes et femmes, âgés de 30 à 59 ans (8).

Références bibliographiques

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9. McElduff P, Dobson AJ. How much alcohol and how often ?
Population based case-control study of alcohol consumption and risk of a major coronary event.
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La bière est aussi efficace que le vin


Des études rapportées par Serge Renaud (1) révèlent que les deux populations au monde dont l'espérance de vie est la plus longue sont les Crétois et les Japonais d'une petite île. Ces deux cohortes sont aussi des consommateurs réguliers mais modérés de boissons alcoolisées : les Crétois sous forme de vin (environ 20 g/j), les Japonais sous forme de bière (28 g/j).

Une étude récente chez des coronariens buveurs de bière suggère une action spécifique de la bière dans la protection cardio-vasculaire. Il s'agit d'une étude cas témoins portant sur 312 sujets âgés de 40 à 68 ans atteints d'une coronaropathie stable et 479 témoins en bonne santé. Le risque de développer une maladie coronaire est diminué de 45 % chez les consommateurs de boissons alcoolisées par rapport aux non-buveurs. La réduction du risque est particulièrement importante chez les buveurs de bière. La relation inverse entre consommation de bière et atteinte coronaire persiste même lorsque l'on prend en compte les modifications favorables induites par l'alcool sur les lipides. Pour les auteurs, ces résultats confirment que l'effet protecteur d'une consommation modérée d'alcool vis-à-vis des maladies des artères coronaires passe en partie par les bénéfices de l'alcool sur les facteurs lipidiques et sur l'hémostase, mais l'effet préventif assuré par la bière serait en outre dû à une action spécifique supplémentaire (12).

De 1978 à 1991, sept études ont comparé le risque de maladies cardiovasculaires selon la nature de la boisson alcoolisée (2) ne mettant en évidence aucune différence entre bière et vin en termes de morbi-mortalité cardiovasculaire.


Dans l'étude de Framingham, il existe une réduction de la mortalité coronarienne chez les consommateurs de vin et de bière par rapport aux consommateurs de spiritueux (3). Dans cette étude de référence qui suit depuis 1948 une cohorte de 5 209 sujets, aucune boisson n'affirme de supériorité par rapport à une autre chez les hommes.

Klatsky (4) confirme que le risque de maladie coronarienne est moindre chez les consommateurs de boissons alcoolisées quelle que soit la nature de la boisson : bière ou vin.

Poikolainen (5) a publié une méta-analyse à partir de 29 publications scientifiques. Il n'existe pas de différence entre consommations de bière, de vin ou de liqueur sur le risque de maladie coronarienne ou d'accident vasculaire cérébral. Le risque le plus faible de décès semble correspondre à un apport moyen d'un verre standard quotidien.

Une revue de 12 études d'observation, 3 études cas contrôles et 10 études de cohorte a été publiée par Rimm en 1996 (6). Il n'existe aucune preuve formelle de la supériorité d'une boisson par rapport aux autres. C'est la molécule éthanol qui semble être responsable de cette action favorable lors d'un apport modéré.

Plusieurs études le démontrent. Réalisée en Allemagne avec la bière (7), l'une d'elles a établi une relation inverse entre consommation de bière et risque coronarien dans une population du Sud chez 1 071 hommes et 1 013 femmes pour une consommation moyenne de 40 g d'alcool par jour.

Le rôle de la bière en tant que facteur protecteur cardiovasculaire est donc confirmé.

Dans la même étude, les auteurs mettent en évidence une moindre mortalité globale chez les buveurs modérés de bière entre 20 et 49 g d'alcool par jour. La mortalité est huit fois plus élevée chez les non-buveurs par rapport à ces buveurs modérés (8).

Dans un symposium organisé par la Fondation Novartis, un expert de renommée internationale, Criqui, confirme que l'action cardioprotectrice n'est pas liée à une boisson particulière. Pour lui le composant clé des boissons alcoolisées est justement l'alcool et ses effets sur les lipides et la coagulation sanguine (11).

L'étude qui clôt le débat est indiscutablement celle réalisée par Arthur Klatsky.
Cet auteur a réalisé une étude prospective chez 128 934 adultes hommes et femmes dont il connaissait parfaitement le type de consommation de boissons alcoolisées.
3 931 personnes de la cohorte ont été hospitalisées pour maladie coronarienne.
Parmi tous ces sujets, 1 757 personnes ont eu un infarctus du myocarde, 848 une autre atteinte coronarienne, 753 une angine de poitrine, et 573 une maladie coronarienne ischémique chronique.
Dans cette étude, les buveurs ont reçu des questionnaires séparés concernant le nombre de jours par semaine durant lesquels ils buvaient du vin, des spiritueux ou de la bière. Parmi les buveurs de vin, les auteurs ont séparé les buveurs de vin blanc, de rouge ou des deux.

Les hommes boivent plus et plus fréquemment de spiritueux ou de bière. Les femmes boivent plus fréquemment du vin et de manière plus modérée. La proportion de personnes âgées était plus importante chez les buveurs de spiritueux et moindre chez ceux de bière. Les buveurs de vin ont, pour la plupart, un niveau d'éducation supérieure et sont moins fumeurs. Les hommes préfèrent plutôt le vin rouge et les femmes plutôt le vin blanc.

Le risque cardiovasculaire diminue progressivement avec la consommation totale d'alcool, et ce, dans les deux sexes.

Lorsque l'on analyse le risque coronarien par rapport à chaque boisson (vin, spiritueux ou bière) il existe une relation inverse entre le risque cardiovasculaire et chaque boisson, tout particulièrement avec la bière chez l'homme et le vin chez la femme.

Lorsque l'analyse prend en compte l'ensemble des facteurs de risques cardiovasculaires connus, la consommation de bière chez l'homme reste significativement protectrice ainsi que la consommation de vin dans les deux sexes.

Lorsque les auteurs analysent la consommation totale d'alcool, il n'y a pas de différence entre l'usage de vin, de bière ou de spiritueux. La consommation de boissons alcoolisées est protectrice (moins 30 % d'infarctus du myocarde) et ce, encore plus chez les personnes à risque coronarien (moins 40 %).

La protection d'une boisson alcoolisée sur le risque d'infarctus du myocarde est identique quel que soit le type de boisson alcoolisée. Ceci a été une nouvelle fois démontré dans une étude récente publiée dans l'American Journal of Cardiology de 1999 par Gaziano.

Dans cette étude cas témoin concernant 344 sujets, le risque relatif d'infarctus du myocarde est globalement de 0,54 chez les buveurs modérés de bière (0,37 à 0,79), 0,55 (0,31 à 0,97) chez les buveurs de vin et 0,59 (0,38 à 0,91) chez les buveurs de spiritueux.

Ces bénéfices comparables paraissent essentiellement liés aux effets de l'éthanol sur le HDL cholestérol qui est plus élevé chez tous les buveurs de boissons alcoolisées par rapport aux non buveurs (10).

Chez les personnes buvant un à deux verres par jour (buveurs modérés), la relation inverse entre le risque coronarien et la consommation n'est observée que chez les buveurs de bière. Il n'y a par contre pas d'effet protecteur chez ceux qui boivent moins
d'1 verre par jour.

Ces résultats confirment donc l'effet protecteur de manière générale d'une consommation modérée et régulière de boissons alcoolisées. Chaque boisson a un effet protecteur. La bière a un effet protecteur légèrement supérieur au vin dans cette étude chez l'homme, mais pas chez la femme. Pour les consommations très modérées (1 à 2 verres par jour), la bière semble se révéler supérieure. La plus faible proportion de femmes qui boivent de la bière peut expliquer la moindre relation favorable observée chez elles sur la protection cardiovasculaire. Il est à noter également que les femmes ont un moindre risque cardiovasculaire.
Le bénéfice le plus important des boissons alcoolisées, en quantités modérées, sur le risque cardiovasculaire, est surtout observé chez les personnes qui ont plusieurs facteurs de risque.
La conclusion majeure de cette étude est que les différents types de boissons protègent de manière équivalente contre le risque de maladies coronariennes, sans que l'une d'entre elles se détache de manière significative. Il n'y a pas de raison de recommander une consommation modérée exclusive de vin, la bière ayant les mêmes effets.

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Quels sont les mécanismes liant la consommation de bière en quantité modérée et son rôle dans la protection des maladies cardiovasculaires ?


De nombreuses hypothèses ont été soulevées, l'explication physiopathologique étant sans doute multifactorielle. Deux sites d'action de la bière semblent cependant jouer un rôle
prédominant : les lipoprotéines et l'hémostase.
L'apport de bière en vitamines du groupe B et en folates pourrait intervenir sur le taux d'homocystéine.

Action sur les lipides

Dans la "Lipid Research Prevalence Study", Criqui (1) estime qu'une augmentation du taux de HDL cholestérol est responsable de la moitié de l'effet protecteur de l'alcool sur le risque de maladies coronariennes.

La consommation d'alcool s'accompagne d'une augmentation du taux de cholestérol HDL (le "bon cholestérol") et d'une réduction du taux de cholestérol LDL (le "mauvais cholestérol").

Pour Langer, dans le Honolulu Heart Program (2), 50 % de l'effet protecteur des boissons alcoolisées sur les maladies coronariennes est lié à l'élévation du HDL cholestérol (le bon) et 18 % à la baisse du LDL cholestérol (le mauvais).

La consommation d'alcool s'accompagne d'une augmentation du taux de cholestérol HDL et d'une réduction du taux de cholestérol LDL.

Une étude russe montre que la consommation modérée d'alcool a un effet bénéfique anti-athérogène sur l'ensemble des lipoprotéines sériques (27).

Cet impact favorable sur les lipides a été confirmé par une méta-analyse regroupant les études sur les effets d'une consommation modérée d'alcool. Celle-ci augmente les paramètres favorables, notamment le HDL cholestérol, et diminue les facteurs de risque non seulement d'athérome mais aussi de thrombose (21).

Bière et vin auraient les mêmes effets sur les lipides lorsqu'ils sont pris en cours de repas (22).

- Action sur le "bon cholestérol" ou HDL
La consommation modérée d'alcool amplifie le transport du cholestérol des tissus vers le foie en stimulant la production des apolipoprotéines A1 et A2 conduisant ainsi à une augmentation des taux de HDL 3. L'alcool pris en quantité modérée augmente la LpA1, particule HDL protectrice (3).

La simple prise d'un verre de boisson alcoolisée par jour suffit pour augmenter le HDL chez les hommes et chez les femmes, mais n'a pas d'effet significatif sur les marqueurs de l'hémostase (9). Le type de boissons alcoolisées n'influence pas cet effet de l'alcool.

La bière et les liqueurs sont également associées à un cholestérol HDL élevé chez les hommes et les femmes (10).

Quel que soit le type de boisson alcoolisée consommé chez les femmes et chez les hommes, il existe une association positive entre la consommation d'alcool et le cholestérol HDL (18).

L'apport en alcool est le principal producteur du cholestérol HDL dans une étude évaluant l'influence des facteurs environnementaux sur les paramètres lipidiques. 31 % des variations du HDL cholestérol sont expliqués par la prise d'alcool (11).

L'augmentation du HDL-cholestérol due à la consommation modérée de boissons alcoolisées est observée quel que soient le taux de cholestérol initial et le poids des sujets. Seule l'activité physique et la consommation modérée d'alcool sont susceptibles d'élever le bon cholestérol, qui est la cible majeure dans la recherche actuelle pour la prévention des maladies cardio-vasculaires (28-29).

La hausse du HDL-cholestérol attribuée à l'alcool a néanmoins ses limites. Au-delà de 40 g/j, tous les paramètres lipidiques augmentent à l'exception du LDL-cholestérol (30).

- Action sur le "mauvais cholestérol" ou LDL
L'alcool a également un effet sur les particules LDL (le mauvais cholestérol). Une consommation d'alcool modifie la taille des particules LDL (athérogènes), elle les rend plus grosses et moins susceptibles d'être athéro-thrombogènes (4).

Bière ou vin ont le même effet sur les paramètres lipidiques dans une étude publiée en 1998 (16).

Il n'y a aucune différence entre les effets d'une boisson alcoolisée, vin, bière ou spiritueux sur le taux de triglycérides plasmatiques. La consommation de 40 g par jour d'alcool entraîne une augmentation modérée et post-prandiale des triglycérides et une diminution des particules LDL. Ces effets sont transitoires.
Le cholestérol HDL est augmenté par l'alcool à tous les moments.

Une autre étude (12), réalisée par Williams, met en évidence une relation entre la consommation d'alcool et la taille plus grande des particules LDL.

L'hémostase

L'alcool intervient aussi sur les mécanismes d'hémostase et de thrombose en réduisant la concentration du fibrinogène plasmatique (10 grammes d'alcool par jour diminue sa concentration de 1 % et le risque coronarien de 4 %). D'autres travaux ont montré que la consommation modérée pendant cinq semaines serait responsable d'une diminution de l'agrégation plaquettaire (5).

Le mécanisme moléculaire de l'effet de l'alcool sur la coagulation commence à être compris. Une étude expérimentale chez le rat a montré que la baisse du fibrinogène observée chez les animaux auxquels on administre de l'alcool serait due à une diminution de la transcription des gènes codant pour cette protéine (23).

Il semble en outre qu'une petite dose d'alcool ait un effet anti-ischémique quasi immédiat, selon les résultats d'une étude expérimentale réalisée sur des myocytes de rats. Une brève exposition (équivalent à une ou deux unités d'alcool chez l'homme) protège les cellules cardiaques des effets d'une ischémie prolongée. Le mécanisme d'action passerait par la protéine kinase C (24).

Une consommation modérée d'alcool diminue l'activité plaquettaire non seulement juste après l'ingestion, mais aussi à distance alors qu'aucune trace d'alcool n'est retrouvée dans le sang (31).

La consommation de bière entraîne une réduction du fibrinogène plasmatique ce qui peut contribuer à la protection contre les maladies coronariennes et vasculo cérébrales (20).

Dans une étude de Vorster, sur régime alimentaire et hémostase, les auteurs confirment un effet anti-coagulant et préventif sur la thrombose d'une consommation modérée d'alcool (13).

Une autre étude confirme l'intérêt d'une consommation modérée d'alcool sur la fibrinolyse et les taux de lipides (14).

En 1994, Hendriks et coll (6) ont étudié les effets d'une consommation modérée d'alcool sur la fibrinolyse, chez huit hommes sains âgés de 45 à 55 ans, non-fumeurs. Chaque sujet a reçu au dîner de manière randomisée de l'eau ou 40 g d'alcool sous forme de bière, de vin ou de gin. Les auteurs mettent en évidence au matin une activation de la fibrinolyse, compatible avec une réduction du risque coronarien chez les consommateurs modérés, quel que soit le type de la boisson.

L'alcool entraîne une inhibition de l'agrégation plaquettaire (7).

Une étude a été menée spécifiquement sur la bière et l'influence de la consommation modérée sur les paramètres de la coagulation chez des patients à haut risque d'infarctus. C'est ainsi que 22 patients ont consommé 330 ml de bière contenant 20 g d'alcool pendant une période d'un mois en continuant leurs traitements habituels. Ils ont été comparés à des patients ne prenant pas de boisson alcoolisée. Chez les patients qui boivent de la bière, les facteurs de la coagulation sont significativement améliorés avec une moindre coagulation et donc un moindre risque de former un caillot sanguin. Cette diminution de l'activité thrombogénique peut être une des causes majeures de diminution de mortalité chez les patients avec des maladies coronariennes en particulier les buveurs de quantités modérées de bière (8).

A concentration modérée, l'alcool améliore la micro-circulation en augmentant la capacité des globules rouges à se déformer (32).

L'homocystéine

L'hyper homocystéinémie est un facteur de risque cardiovasculaire de plus en plus pris en compte, en sus des quatre « classiques » que sont le tabac, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie et le diabète. Des taux élevés d'homocystéine sont particulièrement observés (33) chez les sujets carencés en vitamines B6, B12 et en folates. La richesse de la bière en ces vitamines pourrait contribuer à la protection cardiovasculaire, mais ceci reste un mécanisme hypothétique.

Une étude hollandaise tend à créditer l'impact favorable de la bière sur l'homocystéine. Elle établit en effet un lien direct entre consommation de bière et baisse du taux d'homocystéine (34).

Rimm a publié dans le JAMA de février 1998, une étude sur le contenu en folates et vitamines B6 de la bière, et ses relations avec le risque de maladies coronariennes chez les femmes. Cette étude est issue de la cohorte de 80 000 femmes de la Nurses Health Study. Le risque relatif est de 0,69 pour le quintile supérieur des consommatrices de folates et de 0,67 pour le quintile supérieur des consommatrices de vitamines B6. Cet effet est encore plus bénéfique lorsque les folates sont associés à une consommation modérée de boissons alcoolisées (1 fois ou 1 verre par jour) avec un risque de maladies cardiovasculaires diminué de 39 %. L'association d'une consommation modérée de boissons alcoolisées avec une alimentation riche en folates et vitamines B6 est donc un facteur protecteur (15). La bière a donc potentiellement des avantages intéressants dans ce type de population puisqu'elle contient folates et vitamines B6.

L'association d'une consommation importante de folates et de vitamine B6 réduit le risque vasculaire et ce d'autant plus s'ils sont associés à une boisson alcoolisée, ce qui peut expliquer un bénéfice secondaire des micro-nutriments présents dans la bière (19).

Une étude américaine réalisée chez des personnes âgées montre que, par rapport aux buveurs réguliers, les abstinents ont une homocystéinémie supérieure et une relation entre folates et homocystéine moins forte (35).

La consommation modérée de bière entraîne un moindre stress oxydatif chez l'animal, ceci peut être dû à la présence des micro-nutriments spécifiques de la bière (17).

Effet antioxydant

Des Coréens ont mis en évidence dans Saccharomyces cerivisiae un antioxydant particulier : un argument de plus pour penser que la bière exerce une protection cardiovasculaire spécifique (25).

Un verre de bière apporte d'ailleurs autant d'antioxydants que sept verres de jus de pomme ou deux verres de jus d'orange (26).

Chez l'homme sain, le pouvoir antioxydant de différentes boissons alcoolisées (bière, vin, spiritueux) est identique alors que leur composition diffère. Il faut donc tenir compte de la biodisponibilité des antioxydants contenus dans les aliments. Ce n'est pas tant la composition que l'effet biologique final qui est important (36).

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Impact de la consommation modérée d'alcool sur les autres sites cardiovasculaires


Sur les artères

La consommation modérée d'alcool n'a pas simplement un effet bénéfique sur les artères du coeur mais aussi sur les autres artères. C'est ainsi que dans une étude américaine concernant 22 000 médecins américains, le fait de boire au moins un verre de boisson alcoolisée par jour réduit de 32 % le risque d'avoir une atteinte des artères des membres inférieurs. L'action de l'éthanol à petites doses est donc bénéfique de manière globale sur tous les vaisseaux et pas uniquement sur les artères coronariennes (1).

Dans une étude cas témoins menée à New York et publiée dans l'AMA en 1999, la consommation modérée supérieure à 2 verres par jour est significativement protectrice du risque d'accident vasculaire cérébral après ajustement sur les autres facteurs confondants. Le risque relatif est de 0,51. Cet effet s'observe à la fois chez les sujets jeunes et âgés, chez les hommes et les femmes, quel que soit le groupe ethnique. A l'inverse, une consommation supérieure à 7 verres ou plus par jour, augmente le risque relatif qui passe à 2,96 (1,05 à 8,29) (6).

Ces résultats sont confirmés par une publication de la même équipe en 2000. Les chercheurs ont mis en évidence une relation en forme de U entre alcool et accident vasculaire cérébral (AVC) (8).

Dans une étude réalisée chez des femmes jeunes, une équipe américaine a montré l'effet protecteur d'une consommation modérée contre la survenue d'un AVC (9).

La consommation modérée d'alcool protège également des lésions de revascularisation tout particulièrement chez les patients ayant fait un infarctus du myocarde et étant des buveurs modérés. C'est un argument supplémentaire pour ne pas décourager les coronariens à avoir une consommation modérée et régulière de boissons alcoolisées (2).

Chez les buveurs modérés, les artères sont moins abimées par rapport aux abstinents et le risque de lésion rénale est moins important de l'ordre d'une réduction de 76 % d'après une étude réalisée à Honolulu (3).

Il existe d'ailleurs, selon les données de l'étude de Framingham, une relation inverse entre alcool (à doses modérées) et artérite des membres inférieurs. L'effet préventif est maximum entre une et deux unités d'alcool par jour chez l'homme et une demie à une chez la femme (10).

Une expérience réalisée chez des souris soumises à un régime très riche en graisses, source d'athérosclérose, a montré que l'alcool inhibe le développement des plaques d'athérome (11).

Sur la pression artérielle

Les effets de l'alcool sur la pression artérielle ont fait l'objet de nombreuses publications. La consommation d'alcool excessive entraîne une augmentation de la pression artérielle, ce qui peut réduire le bénéfice de la consommation d'alcool. L'alcool augmente la pression artérielle de manière proportionnelle à sa consommation. C'est un facteur de risque cardiovasculaire qui, au-delà de quatre verres, contrebalance en partie le bénéfice observé au niveau coronarien (5).

Chez les buveurs modérés, l'alcool est associé à une augmentation de la pression artérielle systolique chez l'homme et diastolique uniquement chez la femme (7).

Néanmoins, à doses modérées d'alcool (moins de 40 g/jour), le bénéfice persiste largement (4).




Les effets d'une consommation modérée de bière chez le diabétique


Contrairement à certaines idées reçues, les diabétiques non insulinodépendants (diabète de type 2) peuvent consommer sans risque un peu d'alcool. Une consommation régulière peut même leur être conseillée, comme le montrent les résultats d'une étude américaine sur plus de 1 200 patients (12).

L'alcool, toujours à doses raisonnables, aurait de plus un effet préventif vis-à-vis du diabète de type 2. Dans la célèbre étude prospective menée chez des médecins américains (Physicians' Health Study), le risque relatif de développer un diabète est diminué de moitié chez les buveurs modérés par rapport aux abstinents (13).

Autre nouveauté très importante : une consommation modérée est associée à une baisse de l'insulinorésistance, ce qui signifie un moindre risque de diabète et de maladies cardiovasculaires (14).

La relation entre sensibilité à l'insuline et consommation d'alcool a une courbe de U (15).

Relation qui n'est cependant pas retrouvée chez les obèses (16).




Les effets d'une consommation modérée d'alcool chez l'insuffisant cardiaque


La consommation excessive d'alcool peut être responsable d'une détérioration cardiaque appelée cardimomyopathie. En revanche, en petites quantités, l'alcool n'a pas d'effet néfaste sur le coeur même chez des malades souffrant d'une insuffisance cardiaque. L'alcool pourrait même améliorer leur pronostic. Telles sont les conclusions d'une étude portant sur plus de 5 000 cardiaques séparés en deux groupes : les consommateurs modérés (de 1 à 14 unités d'alcool par semaine) et les abstinents. La consommation d'alcool diminue le taux de mortalité, en particulier les décès par infarctus du myocarde. Le risque de développer une défaillance cardiaque ou de mourir d'un trouble du rythme est comparable dans les deux groupes. On admet donc aujourd'hui que la consommation de petites doses d'alcool n'est pas dangereuse pour l'insuffisant cardiaque. (17)

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Boissons alcoolisées et profil lipidique chez 520 adultes du Nord de la France

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Entretiens de Bichat du 10 au 15 septembre 2001
Boissons alcoolisées et profil lipidique



Alcoholic beverage and lipid profile in 520 middle age people of northern France

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